Synopsis
Dans les années suivant la guerre civile d’Espagne, marquées par la violence et la misère, un mystérieux meurtre vient secouer les secrets enfouis d’un petit village de Catalogne. Andreu, jeune garçon dont le père est injustement accusé du crime, pénètre dès lors un monde d’adultes fait de vices et de mensonges…
A propos du film
3 en 1
Le film est l'adaptation non pas d'un, mais de trois romans de l'auteur espagnol Emili Teixidor. Le scénario suit principalement l'histoire de Pa Negre, mais emprunte aussi quelques éléments de Retrat d'un assassí d'ocells et de Sic transit Gloria Swanson. Le réalisateur souhaitait ainsi profiter de l'unité de lieu et d'époque des oeuvres de l'auteur pour densifier la trame dramatique de son film, beaucoup de passages du livre Pa Negre étant des monologues intérieurs.
Un (premier) premier prix
Pain Noir est le premier film en langue catalane de l'Histoire à recevoir le Goya du Meilleur Film. Au cours de cette même cérémonie, le film a également reçu 8 autres prix (sur les 15 pour lesquels il était nommé) : Meilleure Actrice (Nora Navas), Meilleure Actrice dans un second rôle (Laia Marull), Meilleure Direction artistique (Ana Alvargonzalez), Révélations masculine (Francesc Colomer) et féminine (Marina Comas), Meilleure Photo (Antonio Riestra), Meilleur Scénario et Meilleur Réalisateur (Agustí Villaronga).
Aux âmes bien nées...
Francesc Colomer est le plus jeune acteur de l'Histoire à recevoir un Goya (Révélation masculine), avec onze petites années au compteur!
Un passé brouillé
L'histoire s'inscrit dans un environnement dépouillé de références visuelles à l'époque politique, car celle-ci est évidente. Le contexte historique est donc plus deviné que soigneusement reconstitué. Ce parti pris de laisser la toile de fond indéfinie permet de renforcer l'idée abstraite de l'oppression subie par les personnages et d'éviter tout manichéisme, le réalisateur voulant faire un film psychologique plus que politique.
L'inquiétant M. López
En raison de son ambiance et de son contexte historique, Pain noir a souvent été comparé au film Le Labyrinthe de Pan. Cependant, le lien le plus évident qui les relie est la figure de Sergi López qui, dans les deux longs-métrages, incarne le personnage sombre, menaçant et fasciste.
Ce qu'en pense la presse...
Le Monde
Une seule récompense n'aurait pas suffi au film, car c'est le soin apporté à l'ensemble des détails qui permet à ce long-métrage de tenir son atmosphère du début à la fin. Le discours fantastique du film apporte une once de poésie sans alléger la densité de ses nombreux sujets. Ils forment un écrin contextuel complet au récit et relèvent d'un subtil dosage qui empêche "Pain noir" de s'éparpiller.
Le Point
Si Almodovar a, selon nous, raté son "Piel que habito" (sortie le 17 août), pour s'être risqué sur un terrain glacé qui ne lui convient pas, Agusti Villaronga a réussi le sien, "Pain noir". Le milieu ibérique du cinéma s'en est vaguement aperçu, lui décernant neuf Goyas - un quasi grand chelem - une première pour une oeuvre tournée en catalan.
Première
En dépit de sa noirceur, "Pain Noir" a raflé neuf Goya (équivalent des Césars) en Espagne cette année. A juste titre.
L'Express
"Pain noir" a reçu neuf Goyas (Césars Espagnols). C'est beaucoup. Presque trop, eu égard à la qualité intrinsèque de ce film. Cela dit, il y a de belles choses : Villaronga rend bien la lourdeur de l'atmosphère et les angoisses du héros. Dommage qu'il n'arrive pas à éclairer une intrigue policière restée trop fouillis pour porter le film aussi haut que ses prix semblent l'annoncer.
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