El Custodio (le garde du corps)

Semaine du 20 juin au 26 juin 2007

RéalisateurRodrigo Moreno
ActeursJulio Chavez, Osmar Núñez, Cristina Villamor...
Filmargentin, français, allemand
Genredrame
DistributionSophie Dulac Distribution
Durée1h33
Année de production2005 (SN 4/4/2007)


Festival de Berlin 2006
  • Prix Alfred Bauer
Festival de Sundance 2006
  • Prix du meilleur scénario d'Amérique latine
Festival de san Sebastian 2006
  • Mention spéciale du jury

Synopsis


Rubén est le garde du corps du Ministre de la Planification. Dans le cadre de représentations officielles mais aussi dans la vie privée, Rubén le suit comme une ombre lors du moindre de ses déplacements. Il mène une existence solitaire et monotone. L'obligation de ne jamais se faire remarquer, entre routine et petites humiliations, fait peser sur les épaules de Rubén un poids néanmoins de plus en plus difficile à supporter...

A propos du film


Primé à Berlin, Sundance et San Sebastian

Présenté en 2006 au Festival de Berlin, El Custodio, premier long métrage de Rodrigo Moreno, a obtenu le Prix-Alfred Bauer (du nom du premier directeur de la manifestation), récompensant chaque année "un film qui ouvre de nouvelles perspectives dans l'art cinématographique". Sélectionné dans de nombreux festivals à travers le monde, le film a également décroché le Prix du Meilleur scénario d'Amérique latine à Sundance et une Mention spéciale du jury à San Sebastian.

Le cinéma argentin vote Chavez

L'acteur principal du film, Julio Chavez est un des comédiens les plus en vue du cinéma argentin. Il était notamment le héros du polar très remarqué L'Ours rouge d'Adrian Caetano et d'Extrano. Et un an après la présentation de "El Custodio", il est retourné à Berlin pour la présentation d'"El Otro..." et a remporté l'Ours d'argent d'interprétation masculine.

Change-moi ma vie

Le cinéaste précise ses intentions : "Ce projet est né dans une rue de Buenos-Aires, une après-midi où j'ai vu un fonctionnaire argentin, protégé par deux gardes du corps. Ces deux hommes respectaient un protocole, une sorte de rituel, de cérémonial, et j'ai été interpellé par leur silence. J'ai ensuite contacté de véritables gardes du corps d'un ministre argentin que j'ai pu suivre : j'ai passé une journée en voiture avec eux, j'avais une petite caméra et nous avons pu faire connaissance. Plus que l'aspect documentaire, je voulais tenter de trouver un point de vue pour les filmer, pour souligner l'absurdité de leur travail. Je me suis vite rendu compte que ma caméra devenait en quelque sorte leur propre garde du corps, l'ombre des ombres, c'est ainsi que le projet a commencé. "El Custodio", c'est l'histoire d'un homme dont le métier consiste à remplacer sa propre vie par celle d'une autre personne, avec toute la pression que cela implique, et finalement comment cette pression finit immanquablement par éclater."

Regard de femme

Le chef-opérateur choisi par Rodrigo Moreno est... une chef-opératrice. "Il s'agit d'un film très masculin, alors placer une femme derrière la caméra m'a semblé intéressant", explique le réalisateur. "Mais ce qui compte, ce n'est pas le sexe, c'est le talent, et Barbara Alvarez s'est affirmée comme une directrice de la photo exceptionnelle. Elle a su capter le climat de ce film." Auparavant, celle-ci a collaboré avec le tandem Juan Pablo Rebella/Pablo Stoll ("25 watts", "Whisky").

Gardes du corps : les derniers samouraïs ?

Rodrigo Moreno revient sur la dimension symbolique du personnage auquel il a choisi de s'intéresser dans "El Custodio" : "Un garde du corps vit par personne interposée, c'est quelqu'un qui n'exprime ni ses désirs, ni ses opinions, qui est soumis à la nécessité d'un autre. J'ai donc imaginé un personnage muré, silencieux, tel un samouraï dont nous ne pouvons déchiffrer les sentiments (...) Dans la mesure où le ministre n'encourt pas de réel risque, il ajoute : "Sa fonction est totalement "décorative". Ce garde du corps est un meuble familier. Sans aucun doute, cette soumission est une forme moderne de l'esclavage."

Ce qu'en pense la presse...


Télérama
" Captiver avec un personnage aussi neutre n'était pas facile. Le réalisateur relève le défi en dépeignant son activité comme une chorégraphie du sacrifice, aussi fascinante qu'absurde."

Paris Match
"Lente mais intense, cette œuvre sobre repose sur l'interprétation explosivement intériorisée de Julio Chavez ".

TéléCinéObs
"Un premier film étouffant, implacable et ambitieux".

Le Monde
" Ce remarquable premier long métrage observe sobrement l'obscénité du pouvoir. La grande vertu du film, c'est que son point de vue de mise en scène lui permet de suggérer (...) sans avoir à expliquer par de longs discours ".

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