AGNUS DEI

dans le cadre du
Festival Tango par la Côte en Bretagne

Projection les 26 et 30 juillet

20h 45

RéalisateurLucía Cedrón
ActeursMercedes Morán (Teresa en 2002), Leonora Balcarce (Guillermina en 2002), Malena Solda (Teresa en 1978), Jorge Marrale (Arturo).
Filmfrançais, argentin
MusiqueSebastián Escofett
GenreDrame
Titre OriginalCorderos de Dios
DistributionLa Femme Endormie
Durée1h 30min
Année de production2011
Date de sortie en France7 mai 2008


20ème Rencontres Cinémas d'Amérique Latine de Toulouse
  • Prix du public

Synopsis


2002, Argentine : au plus fort de la crise économique et politique qui suivit la démission du président Fernando De La Rúa. Arturo, 77 ans, est enlevé contre rançon. Dès lors, sa petite-fille Guillermina se met à remuer ciel et terre pour réunir l'exorbitante rançon. Teresa, sa mère, revient de France pour l'y aider ? mais avec beaucoup moins d'enthousiasme. Elle soupçonne en effet son père de ne pas lui avoir tout dit sur la disparition de son mari, en 1978. Tous les démons du passé de la famille ressurgissent alors que se poursuit la crise....

A propos du film


Palmarès

Agnus Dei a été présenté dans le cadre du Festival International du Film de Rotterdam en 2008 et a reçu parallèlement le Prix du Public aux 20ème Rencontres Cinémas d'Amérique Latine de Toulouse.

Note de la réalisatrice

Lucia Cedron : "En décembre 2001, le pays a été plongé dans une terrible crise marquée en premier lieu par la démission du Président de la République d'Argentine, Fernando de la Rúa. Il en a résulté un chaos économique, politique et social que le pays traverse encore à ce jour et qui a notamment entraîné, face à la brutale paupérisation de toutes les classes sociales et au sentiment de désespoir général, une nouvelle vague d'enlèvements, cette fois-ci pour motifs économiques. Le hasard de mes séjours en Argentine a voulu que je me trouve à Buenos Aires au cours de l'année 2002. L'impact que les événements de cette année-là ont eu sur moi a été tel que j'ai ressenti le besoin de rester. A l'âge de 27 ans, et après 25 ans d'exil en France, j'ai alors décidé de revenir m'installer dans mon pays natal. “Agnus dei” est, en partie, le fruit de ces retrouvailles avec la société argentine".

Fille de cinéaste, Lucía Cedrón met la barre très haut avec son premier long métrage. L'histoire personnelle de Lucía Cedrón imprègne certainement Agnus Dei, malgré ses dénégations. Comme dans le film, son père est décédé dans des circonstances mystérieuses, alors que son grand-père était emprisonné. Elle-même a été exilée, comme Teresa et Guillermina. C'est autant la mémoire de Lucía Cedrón que celle de Teresa qui structure Agnus Dei. Arturo est hanté par sa mémoire, Teresa est dévorée par ce qu'elle croit être survenu le jour de la mort de son mari, Guillermina n'a pas de mémoire : « De quel droit m'as-tu caché mon histoire ? » demande-t-elle à sa mère. Lucía Cedrón conçoit le cinéma comme un « outil audiovisuel au service des idées », mais se défend de donner dans un art explicitement politique.

Mémoire, fantasme, souvenir, réalité et cinéma se confondent dans Agnus Dei : les plus belles scènes du film allient dans de beaux plans-séquences les personnages et l'esthétique des années 1970 et ceux et celle du temps présent. Le cinéma serait-il l'art d'une mémoire à taille humaine, d'une mémoire faillible, d'une mémoire colorée par le présent, par la perception de son auteur, comme par la perception de son spectateur ? Lucía Cedrón se fait l'auteur d'un cinéma politique humble, qui admet son éventuelle faillite idéologique, mais jamais la vacuité de son expression. Telle une Borges de l'écran, Lucía Cedrón frappe fort avec un premier long métrage qui se veut l'illustration de la subjectivité, de l'ambiguïté de la mémoire à l'écran.

Subjectif, ambigu : certes. Mais artistiquement fondé : Agnus Dei veut outrepasser la nécessité prétendue d'un cinéma historiquement vériste pour livrer un travail subtil sur la mémoire, et sur la transposition du souvenir à l'écran. Si le résultat n'est pas réellement d'une rigueur suprême, ce coup d'essai est suffisamment respectable pour susciter l'intérêt pour la suite de la carrière de Lucía Cedrón.

Ce qu'en pense la presse...


Cahiers du Cinéma
Lucia Cedron se sauve toujours de son fond de psychodrame filmé par une jolie cosmétique de mise en scène bien sous tous rapports

Télérama
Maladroit quand elle [Lucia Cedron] le martèle, avec des séquences inutiles sacrifiant au pathos, Agnus Dei émeut lorsqu'il valorise le jeu de ses deux remarquables actrices.

La Croix
La force de ce premier film tient dans une distance qui appelle sans cesse à la réflexion, un parti pris efficace, et courageux de la part d'une jeune femme, meurtrie elle aussi par la junte militaire

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