Puzzle

Semaine du 26 janvier au 1er février 2011

RéalisateurNatalia Smirnoff
ActeursMaria Onetto, Gabriel Goity, Arturo Goetz
Filmargentin
Genrecomédie dramatique
Titre OriginalRompecabezas
DistributionSophie Dulac Distribution
Durée1h 28 mins
Année de production2009
Date de sortie en France23 juin 2010


Festival du Film International de Berlin 2010
  • En compétition officielle

Synopsis


Maria del Carmen, femme au foyer, consacre sa vie à sa famille : son mari qu’elle aime toujours tendrement et ses enfants désormais adultes. Le jour de son anniversaire, elle reçoit un puzzle. Sa vie si bien organisée bascule.

A propos du film


La condition des femmes

Puzzle traite de problématiques propres à l’Argentine contemporaine, notamment à travers l'émancipation des femmes dans les sociétés d’Amérique Latine. La réalisatrice revient ainsi sur la liberté encore limitée des femmes au sein de la société : "Tout le monde a besoin de liberté. Chacun doit être traité avec respect. Dans notre culture, cela n’arrive pas toujours. Il y a encore trop de décès suite à des violences conjugales dans notre pays. Bien évidemment, c’est ce mythe du “macho”, celui “des hommes ne pleurent jamais” qui pèse sur notre culture et sur nos mariages. C’est tellement important qu’une femme puisse travailler, choisir sa propre vie, et devenir indépendante. Si le mari est le seul à gagner de l’argent, la femme devient une sorte d’enfant à charge. Si elle est finalement abandonnée, imaginez à quel point sa vie devient tragique : elle restera seule, dénuée de toute occupation…

Le personnage de Maria

La réalisatrice évoque le rôle de Maria, cette femme forte et passionnée dont elle se sent proche mais qu'elle considère également comme ressemblant à sa propre mère : Puzzle est un film sur une mère et sur toutes les mères en général, sur ce sentiment d’amour inconditionnel que porte une mère à ses enfants et à sa famille et sur ce besoin qu’elle a de vouloir tout contrôler par amour. J’aime le fait qu’elle ne soit pas un héros évident ; dans un certain sens, elle n’est pas forte. J’aime sa façon de gagner. Sa volonté et sa détermination sont ses forces (...) Nous sommes plus habitués à la façon dont peuvent lutter les hommes, mais j’aime la façon dont luttent les femmes, sans cris, peut-être de façon moins brave. A certains moments, peut-être que Maria del Carmen peut sembler perdue mais elle continue son chemin. C’est avec ma mère que j’ai appris à apprécier cela à sa juste valeur."

Natalia Smirnoff et Buenos Aires

La réalisatrice Natalia Smirnoff est très attachée à Buenos Aires, ce qui explique l'importance de la ville dans son film. A ce sujet, elle déclare d'ailleurs : "Je ne pourrais vivre ailleurs. J’aime sa mixité. Par exemple, je suis russe, italienne et espagnole, et finalement argentine. Toutes ces cultures si différentes cohabitent. D’un certain côté, Buenos Aires est européenne, mais pas complètement. Et c’est ce côté “non-européen” qui peut transformer la ville en chaos. Un chaos dans lequel je me débats, car je ne pense pas que la vie doive être aussi ordonnée. Si vous recherchez un endroit ordonné où les choses s’accomplissent directement, ou simplement un endroit où les gens sont à l’heure à leurs rendez-vous, alors vous courrez au suicide. Dans un certain sens, Buenos Aires est une ville bien plus honnête que beaucoup d’autres. J’aime le côté chaleureux de sa population. Mais il y a aussi des endroits où vous vous rendez compte du côté sombre des gens, encore une fois d’une façon sympathique. C’est complexe, très complexe, mais j’aime sincèrement cela."


Ce qu'en pense la presse...


Le Monde
C'est que ce premier long métrage argentin subvertit ces clichés avec tant de douceur, avec tant d'amour pour ses personnages (et par conséquent pour ses spectateurs) qu'on est d'abord subjugué par son charme tranquille.

Libération
Portrait réussi d'une femme et de son aliénation ordinaire (à son mari, à ses enfants, à son milieu de petite bourgeoisie), le film fraie d'autres chemins, sans doute moins réalistes mais nettement plus singuliers.

Elle
Comment ne pas devenir folle lorsqu'on dépend de ce lien inconditionnel à sa famille. C'est la question que pose ce premier long-métrage argentin profondément original.

TéléCinéObs
Avec tendresse, avec douceur, avec classe, la réalisatrice, Natalia Smirnoff (c'est son premier film), met en place un monde de non-dits, de regards, de petits secrets. C'est beau, original, et, en même temps, fort. Le cinéma argentin – 70 films par an ! – nous réserve quelques passionnantes surprises.

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